J-61 avant le grand départ de Maxime et Cédric ! Retour sur la rencontre avec le co-créateur de Hit The Route.
De gauche à droite : David Boiteau, Maxime Chevallier, Adeline Graiz et Grégoire Paquet.
Ce 3 février, l’équipe VDLE était au Salon du Tourisme de Nantes, l’occasion de rencontrer les acteurs du tourisme de notre région et d’ailleurs. L’opportunité aussi d’en savoir plus sur une initiative locale plutôt osée, l’aventure Hit the Route ! Nous avons échangé avec Maxime Chevallier, co-créateur du projet.
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VDLE - Comment est né le projet Hit The Route ?
Maxime – Issu d’une formation de paysagiste, j’ai eu l’opportunité d’aller en Indonésie pour y faire un stage en 2015. J’ai fait un trek sur le Mont Rinjani à Lombok, à côté de Bali. Ça a été un véritable déclic ! Le tourisme est une activité plutôt nouvelle dans ce coin, la gestion y semble perfectible. La première chose qui m’a frappé, c’est le fait que le paysage soit gâché par les masses de déchets. Par ailleurs, les conditions de travail sont rudes pour les porteurs par exemple, qui peuvent avoir 80kg sur le dos tous les jours. Etre face aux problématiques locales m’a beaucoup fait réfléchir.
D’un autre côté, j’étais dans l’optique d’une reconversion professionnelle, tout comme mon ami Cédric. L’écotourisme m’intriguait, c’est de là que je me suis fixé un objectif personnel : voyager afin d’en savoir plus sur ce qui se fait en matière de tourisme durable. Le concept est simple : Partir à vélo et faire des étapes dans des structures afin de rencontrer les acteurs locaux (hébergeurs, collectivités…). Nous partirons de Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique) pour arriver au Mont Rinjani en Indonésie, pour une durée totale d’un an et demi.
VDLE – Cédric et toi avez prévu de traverser 24 pays, pour un voyage total de 20 000km ! En vélo, c’est une sacrée aventure !
Maxime – Nous avons choisi de faire une itinérance en vélo, non seulement pour des questions écologiques mais aussi économiques. On va vraiment se confronter à la nature. Il faut savoir que je suis très sportif mais pas cycliste. J’ai commencé par me renseigner en lisant les aventures de personnes ayant déjà fait ce type d’itinérance à vélo, ça m’a rassuré [rires] !
Nous avons tout de même inclus des parties en train et en bateau. En décembre 2017, nous devrions arriver au Kirghizstan. On s’est dit que par -15°C, en vélo, ça allait être compliqué ! Dès l’arrivée en Iran, nous savons que les conditions seront plus difficiles. Cédric a des contacts en Iran, ce qui nous évitera de dormir en tente.
VDLE – On imagine qu’il y a une logistique solide derrière. Comment avez-vous organisé l’itinéraire ?
Maxime – Nous l’avons établi en fonction des parcs nationaux qui nous intéressaient, en fonction de la route, et en fonction de nos envies respectives.
Au début nous voulions prévoir de nombreuses étapes à l’avance. Et puis j’ai discuté avec Florian Goffin, un belge qui est parti 5 ans, à la découverte des initiatives éco-responsables dans la société en général. Il m’a conseillé de ne pas avoir un programme trop chargé, afin d’être plus disponible aux différentes rencontres que nous serions amené à faire. Nous avons décidé de prévoir seulement quelques étapes : le Parc de la Vanoise (France), Capannori (Italie), des hôtels « écologiques » à Fethiye (Turquie) et le Parc Khao Sok (Thaïlande). C’est important de laisser place à l’improvisation afin de ne pas se fermer des portes.
VDLE – Comment financez-vous le projet ?
Maxime - Cédric et moi avons travaillé depuis un an et demi pour mettre de l’argent de côté. Le budget du voyage est estimé à 20 000 euros pour deux, en comptant les vélos, le matériel pour filmer, les visas, assurances, la nourriture ... Nous avons prévu une marge de manœuvre s’il nous arrive des problèmes techniques. Nous espérons aussi obtenir des sponsors notamment pour le matériel.
VDLE – Au-delà de l’enrichissement personnel, quels sont les objectifs du projet ?
Maxime – Nous souhaitons créer un réseau et recueillir des informations sur les alternatives pour un tourisme plus viable, vis-à-vis de l’environnement mais aussi des populations locales. On entend beaucoup parler de l’écotourisme, de tourisme durable, de tourisme solidaire, de tourisme d’avenir… sans vraiment savoir de quoi il s’agit. Nous voulons comprendre sa mise en place concrète, au-delà des valeurs éthiques et éco-responsables qui sont affichées en premier plan.
Tout le long du voyage, nous allons alimenter un dossier numérique qui référencera toutes ces initiatives. L’objectif à terme est de présenter aux acteurs (collectivités, guides, porteurs…) du Parc National Gunung Rinjani des solutions de gestion des flux touristiques.
VDLE – Comment allez-vous faire pour justement sensibiliser les locaux, sachant que la priorité reste probablement le développement économique, et non la préservation de l’environnement ?
Maxime – Il y a toujours le risque qu’on se « casse les dents », mais je suis en contact avec Deni, un guide local qui est réceptif à notre démarche. Il va falloir convaincre le reste des acteurs du tourisme du parc indonésien. Ils sont déjà conscients que les visiteurs sont marqués par les déchets dans le parc, ce problème menace leur activité. Le changement se fera si nous arrivons à sensibiliser les locaux (touristes et professionnels du tourisme). Je pense que le développement du tourisme est intimement lié à une bonne politique de gestion des déchets. Maintenant, il faudra forcément développer des arguments « économiques » et proposer des solutions simples à mettre en place, et à faible coût bien sûr.
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Le départ est prévu le 8 avril 2017 !
Maxime et Cédric seront nos yeux et nos oreilles pour connaitre les initiatives écotouristiques au-delà de nos frontières. Suivez leur aventure sur la page Facebook Val de Loire Ecotourisme. Nous publierons régulièrement de leurs nouvelles !
Plus d’informations sur www.hittheroute.net et sur la page Facebook dédié au projet.
Adeline, guide VDLE
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